Célébration de la journée internationale de la réduction des risques et de gestion des catastrophes

Publié le 25 octobre 2023 dans la catégorie Actualités, Protection Civile, Securité

Depuis le 13 octobre de 2009, le Burundi se joint aux autres pays du monde entier pour célébrer la journée internationale de la prévention des risques et de la gestion des catastrophes. L’objectif de cette célébration est de sensibiliser les gens à prendre des mesures appropriées afin de contribuer à la réduction des risques de catastrophes et à renforcer leur résilience communautaire.

Comme la date de la célébration de cette journée coïncide avec la commémoration de l’assassinat du héros de l’indépendance, le Burundi la repporte à une date ultérieure. Pour cette année, la célébration de cette journée a été faite en date du 20 octobre à Gatumba, commune Mutimbuzi en province de Bujumbura sous le thème : « lutter contre les inégalités pour un avenir résilient », un thème qui cadre bien avec la situation actuelle car, aucun pays ne peut être résilient tant que la population vive dans des conditions de vulnérabilité dues aux conditions socio-économiques et culturelles qui ne facilitent pas la résilience de la population face aux effets des catastrophes.

Dans son mot d’accueil, le gouverneur de la province Bujumbura, Nsengiyumva Désiré, a rappelé que la province de Bujumbura est surplombée par des hautes collines jonchées de vallées où les eaux de ruissellements provoquent l’érosion du sol, l’inondation des champs et la destruction des maisons. Cette situation provoque souvent le déplacement forcé de la population vers des zones plus sûres, phénomème observé surtout à Mutimbuzi, en zone Gatumba durant la saison pluvieuse.  Cette journée offre alors aux différents intervenants une occasion de réfléchir sur les actions à mener afin de limiter les impacts de ces aléas climatiques, renforcer la résilience face à changement climatique et trouver une solution durable.

Le représentant du coordinateur résidant du système des Nations Unies au Burundi a saisi l’occasion pour remercier le gouvernement du Burundi, à travers le ministère de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique et la plateforme nationale pour leur engagement et leur dévouement pour combattre les inégalités et renforcer la résilience des populations vulnérables aux changements climatiques.

Il a souligné que le Burundi fait partie des pays les plus touchés par les aléas climatiques dans le monde : les pluies torrentielles, glissement de terrain, les inondations des vallées, le débordement du Lac Tanganyika et la sècheresse et érosion de sol. Les victimes sont souvent les personnes plus vulnérables sans moyens de faire face aux dégâts et devant vivre dans des situations précaires comme le déplacement interne ou l’insécurité alimentaire pendant des mois voire des années. L’aggravation du réchauffement climatique, année après année, incite les acteurs à accroitre d’avantage leur coopération pour renforcer la préparation aux catastrophes, les mesures de prévention et le déploiement des capacités nécessaires à une réponse efficace à tous les niveaux.

Il a par la suite apprécié l’étroite collaboration que le système des Nations Unies entretient avec le gouvernement du Burundi pour combattre les inégalités. Son action dans l’adaptation aux changements climatiques s’inscrit dans la stratégie nationale de prévention des risques et de gestion des catastrophes 2018-2025 et dans la 3^ème orientation stratégique du plan national de développement 2018-2027 et figure en bonne place dans la vision 2040-2060 du Burundi. La réponse concertée par la mise en œuvre de l’agenda 2030 a débouché sur la création d’un cadre de coopération pour le développement durable où la réduction des risques de catastrophes est plus en compte au niveau de son axe 5 dont les actions conjointes d’atténuation des risques de catastrophes centrées sur l’ensemble du pays.  Cette étroite collaboration contribuant à renforcer la résilience des populations locales se reflète dans des actions nationales et locales comme la cartographie multirisque, l’opérationnalisation des plateformes provinciales et communales et l’actualisation des plans de contingence nationaux, provinciaux et communaux sont d’outils utiles de planification, de préparation et de réponse qui permettent d’accélérer l’identification des risques et ainsi, améliorer l’efficience de notre réponse.

Dans le mot de circonstance, Lt-Gen Pol Ndayambaje André a rappelé que les objectifs du développement durable (ODD) ont pour but de construire un monde plus juste et plus durable pour tous et l’axe 10 des ODD est centré sur la réduction des inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre. Si les inégalités persistent avec de grandes disparités dans l’accès aux services sociaux de base, aux revenus, à la nutrition, à la terre, à la santé et à l’éducation, la population éprouve des difficultés à faire face aux impacts liés aux catastrophes en raison de sa vulnérabilité. Ces inégalités freinent le progrès socio-économique, culturel et augmentent la vulnérabilité de la population. Il a alors spécifié que le gouvernement du Burundi ne ménagera aucun effort pour assurer un accès équitable aux services de base en prêtant attention aux besoins des populations défavorisées, protéger les infrastructures publiques, réduire le chômage sans oublier la mise en œuvre des politiques liées à la mobilité transfrontalière ordonnée.

Pour renforcer la résilience communautaire et lutter contre les inégalités, le gouvernement du Burundi, à travers ses structures de prévention des risques et de gestion des catastrophes mène des activités d’information et de sensibilisation des communautés pour se préparer à faire face aux catastrophes qui pourraient survenir. Il a aussi mis en place certains outils pour la prévention et la gestion des catastrophes notamment la stratégie nationale de réduction des risques de catastrophes, la cartographie multirisque, l’intégration de la réduction des risques de catastrophes dans les plans et programmes de développement,  la création d’un fonds national de réduction des risques de catastrophes, l’actualisation et la mise en place des outils de préparation et de réponse depuis le niveau national jusqu’au niveau communal.

Signalons que les cérémonies ont débuté par une visite effectués sur les rives de la rivière Rusizi qui est parfois débordée durant la saison des pluies ainsi qu’à l’école fondamentale de Mushasha menacée par ces crues.  

Lt-Col Pol Rupfunimpinga Dieudonné