Célébration du jubilé et ordination des prêtres à diocèse Ngozi

Publié le 10 juillet 2024 dans la catégorie classe

En date du 6 juillet 2024, au stade Kugasaka à Ngozi, à l’occasion de la célébration du jubilé de 75 ans du diocèse de Ngozi, l’évêque Monseigneur Bizimana Gorges a ordonné 15 prêtres et consacré de 12 diacres, une occasion de dresser le bilan des grandes réalisations de ce diocèse en ses 75 ans d’existence.   

Monseigneur Bizima George s’est dit satisfait des réalisations de son diocèse tant du côté temporel que spirituel. Dans le sens du développement spirituel, il se réjouit du nombre de paroisses installées et des fidèles en croissance. En effet, à sa création comme vicariat apostolique de Ngozi le 14 juillet 1949, il couvrait un vaste territoire incluant les provinces actuelles de Kirundo, Karusi, Muyinga, Kayanza, Ngozi, Bubanza et Cibitoke mais n’avait que moins de 100.000 fidèles. Son territoire a été réduite avec la création de nouvels diocèses et couvre actuellement les provinces de Ngozi et Kayanza ainsi que de petites parties des provinces Gitega, Karusi et Kirundo sur une superficie de 2.707Km², avec plus de 1.433.424 fidèles baptisés au 31 décembre 2023, soit 73,88% de la population de ces provinces. Ces fidèles sont répartis dans 32 paroisses, 2 aumôneries militaires et policiers, 2 aumôneries des 2 prisons de Ngozi, plus de 200 succursales ou lieux de cultes, plus de 5400 communautés ecclésiales de base, 143 prêtres et 84 grands séminaristes en cycles de philosophies et théologie, plus de 400 catéchistes, 69 communautés religieuses réparties en 28 congrégations ainsi que plus de 30.000 membres des mouvements d’actions catholiques.

Dans le sens du développement temporel, le diocèse de Ngozi participe activement dans domaine de l’éducation et la promotion de la santé de la population. En éducation, le diocèse gère tient 154 écoles fondamentales sous convention ; 20 école post-fondamentales dont le petit séminaire de Mureke, 25 centres socio-éducatifs ou foyers sociaux, 47 centres d’enseignement des métiers et le centre Gir’iteka Ngozi d’encadrement et de réinsertion des enfants en situation de la rue. Il a aussi été impliqué dans la création de l’université de Ngozi et participe actuellement dans sa gestion.

Dans la promotion de la santé, le diocèse gère 14 centres de santé, 4 hôpitaux et le centre neuropsychiatrique de Mubuga en commune Ngozi.  Il tient aussi les orphelinats de Mivo et Busiga ainsi que le centre Hospice de Gatsinda (Rwarangabo).

Néanmoins, l’évêque de Ngozi déplore les situations d’injustice structurelle, d’exclusion, de distensions sociales qui se sont observées au cours des années 1972, 1986 à Ntega et Marangara et 1993, ayant emporté la vie des innocents, occasionnant ainsi l’exil ou le déplacement forcé de la population, ce qui a dénaturé l’unité et la cohésion sociale. Il s’est tout de même montré confiant qu’avec l’évangélisation et la prêche de la bonne nouvelle, la jeunesse dynamique est en train d’être rééduquée, un espoir que la situation sera meilleurs dans un proche avenir.

Le ministre de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique, Niteretse Martin, qui a représenté le gouvernement dans ces cérémonies, leur a d’abord transmis le message du président de la république rendant gloire au Dieu Tout-Puissant pour avoir donné aux burundais un pays où les habitants croyaient depuis longtemps en un Etre suprême appelé Imana, le Dieu qui, par grâce, s’est manifesté aux burundais.

Les burundais ont longtemps cru en un seul dieu, Rugira rugira inka n’ibibondo, qui leur procurait tout ce dont ils avaient besoin, un dieu avec qui ils partageaient la progéniture, en témoigne les chansons berceuses comme « hora murima w’isangi dusangiye n’Imana », des chansons existant avant même l’arrivée des missionnaires. Ces mots marquent avec certitude que le dieu des burundais est par ailleurs le même Dieu que les missionnaires sont venus enseigner comme Dieu d’Abraham, renforçant ainsi leur croyance déjà existante par des actes de développement comme la construction des écoles et des centres de santé.

Le ministre est revenu sur l’importance de ce jubilé célébré sous le thème « Mu kanyamuneza ka Yubile y’umuryango wa dioseze yacu ; twitwararike ivy’igihugu n’indero, duhereye kuri Ekereziya ya haziko » ; un thème qui incite les responsables de l’Eglise catholique à s’investir dans le développement communautaire et l’éducation, en prenant pour base le développement des familles. Cette célébration du jubilé et l’ordination des prêtres offre au gouvernement une occasion d’exprimer sa gratitude envers l’Eglise catholique pour sa participation au développement à travers tout le pays ainsi qu’un moment de repentance du peuple de Dieu.

Il a par la suite félicité le diocèse Ngozi de son jubilé de 75 ans d’évangélisation de l’amour de Dieu et d’entraide, profitant spirituellement et physiquement aux fidèles ainsi que cette ordination de ces 15 prêtres. Le prêtre joue un rôle primordial dans le développement du foyer en renforçant spirituellement et physiquement les fidèles, leur servant d’exemple comme un bon berger qui se sacrifie au bien commun des fidèles afin de participer à leur bien-être sur terre et leur préparer à la vie éternelle. L’encadrement spirituel et social se base sur les enseignements du Christ et incite les fidèles à avoir un esprit d’amour envers le prochain, d’entraide sociale et de solidarité.

Le ministre a conclu en recommandant aux fidèles de renforcer l’esprit d’entraide, de respect des autorités car tout autorité est instaurée par Dieu, un esprit spirituel renforçant la fermeté spirituelle indemne de rancœur et de mélancolie ainsi qu’un esprit de rentabilité et de productivité.

Il sied de signaler que l’Eglise catholique au Burundi tient plus de 580 écoles fondamentales sous convention catholiques et plus de 130 écoles post-fondamentales, un apport de grande envergure dans le domaine de l’éducation nationale.

Lt-Col Pol Rupfunyimpinga Dieudonné