Publié le dans la catégorie Actualités, Administration du territoire, Développement communautaire, Social
En dates du 16 et 17 mai 2023, la cellule communication du ministère de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique a effectué un reportage dans les communes Giheta et Gitega dans le but de retracer la situation économique et sécuritaire qui y règne.
L’équipe de la cellule communication s’est d’abord entretenue avec le gouverneur de la province Gitega et a par la suite visité certaines coopératives et sociétés œuvrant dans le secteur agropastoral et qui produisent des semences sélectionnées.
Comme l’a indiqué Manirambona Vénant, gouverneur de la province Gitega, la situation sécuritaire est bonne sur toute l’étendue de la province. La population vaque à ses activités quotidiennes en toute tranquillité. Sauf pour quelques localités qui ont été secouées par la grêle, la récolte pour cette saison culturale B est très prometteuse surtout pour le haricot, la patate douce et la banane. Cette récolte est le fruit du suivi régulier des coopératives collinaires et l’approvisionnement en semences sélectionnées dans des coopératives spécialisées comme la coopérative VASO des fonctionnaires et cadres des différents ministères œuvrant à Gitega.
La prévention de la criminalité a été renforcée par la circulation de l’information facilitée par les téléphones octroyés récemment à l’administration locale, aux policiers parrains collinaires et aux commissaires communaux. Grâce à la bonne collaboration et le travail en synergie de tous les intervenants en matière de sécurité à travers les comités mixtes de sécurité humaine, les criminels sont vite appréhendés, en témoigne le cas du malfaiteur qui voulait dévaliser la poste Mutaho, mais qui a été vite dénoncé et arrêté par la police avant que le crime ne soit consommé.
Néanmoins, il s’observe encore quelques cas de criminalité de droit commun comme le vol dans des ménages et dans les champs, les conflits fonciers engendrant des assassinats ou des lésions corporelles volontaires, des cas de suicide, etc.
Dans le domaine de la bonne gouvernance, l’administration à tous les niveaux tient régulièrement des réunions pour sensibiliser la population au respect des mesures prises par la hiérarchie sur le respect des prix des produits BRARUDI, le sucre SOSUMO et le ciment BUCECO. A travers un comité provincial de gestion, les informations sur les quantités des produits BRARUDI et sucre SOSUMO fournies à la province et à chaque commune parviennent aux détaillants avant même la livraison et sont distribuées aux détaillants en présence d’un représentant de l’administration, ce qui permet la prévention de toute sorte de spéculation. Quant au ciment BUCECO, les acheteurs doivent présenter un document signé par le chef de quartier attestant le chantier à qui il est destiné ainsi que la proportionnalité de la quantité demandée à la grandeur de ce chantier.
Dans l’optique de la mise en application de la recommandation du chef de l’Etat à toute famille d’élever au moins 5 lapins, l’administration provinciale a initié un projet de multiplication des lapins, lequel projet est appuyé par les ressortissants de la province. A cet effet, l’administration provinciale a identifié une personne par zone à qui elle a donné 15 lapins dont 12 femelles et 3 mâles pour les multiplier et les redistribuer à la population à un prix abordable. Actuellement, sur les 32 zones que comptent la province, 16 zones ont été servies alors que 6 autres allaient incessamment bénéficier de ces lapins déjà disponibles à la province. D’autres personnes par zone seront identifiées pour le second cycle une fois le 1er terminé.
L’équipe de la cellule communication s’est alors rendue sur terrain pour visiter certaines coopératives et société privée en communes Giheta et Gitega afin de s’enquérir de leur état des lieux.
A Giheta, l’administrateur communal, Ninahaza Micheline, a spécifié que grâce à une bonne pluviométrie au cours de cette saison, la récolte du riz, du haricot et des patates douces est très bonne. Le regroupement des coopératives et des associations en fédération a facilité les agriculteurs dans l’acquisition des intrants agricoles et des semences sélectionnées. De plus, l’administration a sensibilisé la population à s’associer en montrant l’exemple à travers la coopérative du personnel communal qui pratique les activités agropastorales.
L’administrateur communal a par la suite fait visiter l’équipe de la cellule communication « la maison du fermier », une société privée œuvrant dans la recherche agropastorale. Comme l’a indiqué Dusabe Wilbert, directeur général de cette société, cette dernière fait des recherches dans les domaines de l’agriculture et d’élevage pour la multiplication des semences sélectionnés. Dans le domaine de l’élevage, la société fait la recherche sur la production des poissons, les bovins, les petits ruminants, les lapins, le porc, les volailles comme les oies, les canards, les poules ainsi que l’élevage des vers de terre et mouches modernes destinées aux poissons et aux volailles. Quant à l’agriculture, la société fait des recherches sur la production végétale sur souche originale des bananiers, les céréales et les fruits comme la papaye et le prunier ainsi que la conservation locale des produits agricoles.
En vue de réchauffer ses poussins produits dans les couveuses, Dusabe Wilbert a initié le projet de fabrication de pots couveuse en argile. Il s’est alors associé à la coopérative « ababumvyi tuje hamwe » des femmes batwa qui les façonnent selon la conception de Dusabe Wilbert. La présidente de cette coopérative, Niyonitungira Anitha, qui a été primée lors de la journée internationale de la femme pour cette innovation en poterie, s’est dite satisfaite de cette innovation dans le domaine de la poterie. Actuellement, ce pot couveuse en argile est envié par les éleveurs et la coopérative a, appuyé par le PAEEJ, vendu plus de 1.810 pots à des coopératives élevant les poules dans différentes provinces du pays.
En commune Gitega, l’équipe de la cellule communication a d’abord visité la coopérative VASO produisant des semences sélectionnées. Manirampa Dina, conseiller technique de la coopérative VASO, a indiqué que leur coopérative est sous la supervision de l’ISABU qui lui fournit des pré-bases et des bétails de races améliorées. Elle a des filiales dans différentes communes et en commune Gitega, sur une superficie de 32ha, elle pratique la production de semences sélectionnées de pomme de terre, de maïs, de blé, de haricot et de soja destinés aux agro-éleveurs de la province. Elle est en train d’essayer la culture du millet aussi.
Pour cette saison culturale B, la coopérative a eu un grand rendement par rapport aux saisons précédentes. Sur les 12ha de pomme de terre, elle a eu une production de 13 tonnes par ha et 3 tonnes de soja sur 2ha.
De plus, elle pratique l’élevage des porcs et des chèvres de races améliorées, revendus aux éleveurs de la région sous l’appui de la PAEEJ. Actuellement, elle a 65 chèvres et 40 porcs et se prépare à l’élevage des vaches en plantant le tripsacum sur les courbes de niveau. Elle projette étendre ses activités sur un terrain plus vastes.
L’équipe de la cellule communication a enfin visité la direction générale de la faitière nationale des COOPEC du Burundi (FENACOBU), une institution financière sous tutelle du ministère de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique. L’administrateur directeur général adjoint, Niyonkuru Onesphore a rappelé que la COOPEC a été créée en 1984 à Mungwa sous l’appellation « ibiro bikuru vy’amakopeki » avec la collaboration France-Afrique à travers les microfinances pour l’auto-développement. D’autres COOPEC ont été implantées à travers tout le pays et actuellement, la FENACOBU compte 159 agences et 7 autres agréés en attente d’ouverture.
Les COOPEC octroient différents types de crédit aux membres ayant ouvert un compte depuis 2 mois au minimum. Il s’agit du crédit agricole à 8% d’intérêt remboursable à la récolte des cultures, le crédit campagne pour les commerçants à 2% d’intérêt remboursable dans une période de 2 à 4 mois, le crédit salarié à 14% d’intérêt dégressif ou à 8% d’intérêt linéaire pouvant aller à 7 ans de remboursement, des lignes de crédit sur utilisation, le crédit scolaire, le crédit « kaze twige », le crédit père Noel, le crédit « tsindagira ibigega », les découverts sur salaires, etc.
Comme le spécifie Niyonkuru Onesphore, la COOPEC n’est pas une institution commerciale comme les autres microfinances du fait qu’elle n’a d’actionnaires que ceux qui ouvrent un compte dans ses livres. Une fois le bilan annuel approuvé par le commissaire aux comptes, la réserve statutaire est affectée à l’augmentation du fonds propre dans le but de faciliter les bénéficiaires à travers des services de qualité, l’amélioration des conditions d’accueil par la construction de nouvelles infrastructures, l’équipement moderne et la modernisation des services, etc.
En se basant sur la loi de 2006 sur le fonctionnement des microfinances, la COOPEC participe aux activités de développement communautaire. A titre exemplatif, Niyonkuru Onesphore rappelle la construction de l’hôpital communal à Butihinda, de 11 salles de classe à Gitega, l’appui aux orphelinats comme celui de Mbuye ainsi que d’autres activités d’ordre public. De plus, elle paie annuellement 30% d’impôts sur le revenu, 10% pour les œuvres de développement communautaire et 10% pour l’éducation financière.
Signalons que la cellule communication effectue régulièrement des reportages dans les différentes provinces du pays en vue de se rendre compte de ce qui s’y fait dans les domaines de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique.
Lt-Col Pol Rupfunyimpinga Dieudonné