Publié le dans la catégorie Actualités, Administration du territoire
En date 6 juin 2023, à Sororezo, le ministre de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique a invité le responsable du programme national de la santé reproductive afin de donner des éclaircissements aux gouverneurs de province en rapport avec la vision du centre de santé ami des jeunes.
Comme l’a spécifié Niteretse Martin, ministre de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique, cette invitation intervient après que les gouverneurs de province aient émis de inquiétudes en rapports avec les informations et la formation des jeunes par les centres de santé ami des jeunes où ces derniers les mettent en pratique, à tel point que certaines jeunes filles ont subi les méthodes de contraception.
Selon le Dr Ndacayisaba Annanie, directeur du programme Programme National pour la Santé reproduction n’incite pas les jeunes à la débauche mais plutôt leur donne des informations sur les méthodes de se protéger contre les fausses informations en se basant sur l’éducation et la croissance des enfants en bonne santé. L’objectif est de sensibiliser les jeunes aux dangers qui les guettent, contrer les fausses informations car, un jeune formé et informé sur les effets néfastes a plus de chance de se protéger et de résister aux harcèlements sexuels que celui qui en dispose de fausses informations retirées des réseaux sociaux, a-t-il ajouté.
Les jeunes en général et les filles en particulier éprouvent des difficultés quant aux connaissances en matière de la santé reproductive. Comme le démontrent l’enquête démographique de l’ISTEBU, les jeunes s’adonnent très tôt à la débauche qui est une triste réalité au Burundi, entrainant ainsi des grossesses non désirées, la contamination aux maladies sexuellement transmissibles, la consommation des drogues, l’homosexualité, les transgenres, l’engouement aux films pornographiques sur les téléphones à travers les réseaux sociaux, etc ;
Des conséquences néfastes telles que les mariages précoces suite aux grossesses non désirées, les abandons scolaires, les avortements, les fistules ; les cas de stérilité liés aux MST, les cancers de colon qui a plus de 15 ans d’incubation, les morts des mères et des enfants.
De tous ces défis, en plus de la dégradation de l’éduction sociale et familiale, le ministère en charge de la santé publique a initié un programme de formation et d’information sur la santé reproductive destiné aux jeunes âgés de 15 à 19ans. Considéré comme la 3ème école après l’école familiale et officielle, ce programme intitulé « la centre de santé ami des jeunes » est exécuté par les centres de santé avec une espace d’inclusions des jeunes à la santé reproductive à travers les jeux, les vidéos, les séances de formation à la santé reproductives, aux conséquences néfastes des rapports sexuels précoces et aux défis démographiques. Ce programme va bientôt intégrer le système scolaire en cours sur l’éducation sexuelle dans l’enseignement fondamental et post fondamental.
Comme prestations offertes aux jeunes, les centres de santé ami des jeune organisent la formation des jeunes sur la santé et reproduction (planning familial), font le counseling et procurent les soins aux victimes des violences sexuelles, traitent les cas de cycles menstruelles douloureuses ou les irréguliers, font des consultations prénatales, assurent la prévention des maladies sexuellement transmissibles et la transmission mère-enfant du SIDA, font l’écoute des victimes d’alcoolisme et des drogues, etc.
Toutefois, les centres de santé ami des jeunes font face aux multiples défis tels que les jeunes qui viennent avec des maladies sexuellement transmissibles à un stade très avancé sans argent ; des cas d’avortements ratés ; les filles mères qui se font passées pour femmes mariées afin de bénéficier d’un planning familial ; les jeunes qui mentent sur leur identité, leur statut matrimonial ou sur leur âge ; les cas de rapports sexuelles avant l’âge, la consommation des drogues ; etc.
Pour faire face à ces défis, le programme centre de santé ami des jeunes prévoit faire redynamiser le dialogue familiale entre parents et enfants, de promouvoir la formation sur l’utilisation responsable des réseaux sociaux par la population en général et les jeunes en particulier et de lutter efficacement contre le cyber-harcèlement.
Le ministre Niteretse Martin a recommandé aux gouverneurs de province de collaborer avec les services de la santé pour sauver ces jeunes. Pour ce, ils sont invités à mettre un comité de suivi sur chaque sous-colline, colline, zone, et commune en y incluant des parents pour déceler les abandons scolaires et suivre de près les jeunes.
Signalons qu’après cette réunion, le ministre a tenu à huis-clos une réunion avec les gouverneurs de province sur la gestion et la protection des récoltes. Ainsi, il a été arrêté que le transport des vivres secs d’une province à une autre par un commerçant doit être préalablement soumis à l’autorisation des gouverneurs des provinces concernés tandis que les vivres frais ne sont plus soumis à cette obligation. Toutefois, les personnes particulières qui achètent des provisions ne sont plus concernées par cette mesure.
Lt-Col Pol Rupfunyimpinga Dieudonné