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En date du 31 janvier 2024, à Gitega, le Sénat burundais a organisé un atelier de formation à l’endroit de tous les gouverneurs de province et les administrateurs communaux dans le but de renforcer leurs capacités sur le leadership, en préservant la chose publique.
L’atelier a été organisé sous le thème « Ndongozi, twitwararike inyungu rusangi, wo mushinge udushikana ku gihugu cifashe mu 2040, igihugu giteye imbere mu 2060 », un thème qui interpelle les responsables à assurer la préservation du bien public dans l’intérêt général en vue d’atteindre la vision d’un Burundi émergent en 2040 et développé en 2060.
Dans son mot d’ouverture, le président du sénat, Sinzohagera Emmanuel a spécifié que le rôle des responsables à tous les niveaux en général et celui des gouverneurs de province et des administrateurs communaux en particulier, est indéniable pour atteindre la vision 2040-2060. Il est donc nécessaire d’adapter un changement de mentalité visant à éradiquer les mauvaises pratiques.
En effet, il s’est avéré que certains responsables ont du mal à distinguer le leader et le chef. Un bon leader se concerte avec ses collaborateurs et donner des orientations visant à l’atteinte des objectifs qu’ils se sont fixés, collabore avec les autres en leur prêtant une oreille attentive et doit s’ajuster au leadership servant comme le prône les textes bibliques.
La fin d’un mandat d’un leader responsable procure l’honneur comme a été le cas de Nelson Mandela en Afrique du Sud qui est resté aimé alors qu’il a quitté le pouvoir et même après sa mort. Cela est le résultat d’avoir été responsable envers la population. Il a alors invité les responsables d’adapter une attitude responsable, de servir d’exemple en écoutant les doléances de la population.
Ainsi, en organisant cet atelier, le sénat veut rappeler aux participants, surtout les administrateurs communaux qui vont bientôt terminer leur mandat, les principes de l’autorité responsable, œuvrant dans l’intérêt du citoyen pour unir les efforts en vue de la réalisation de la vision d’un Burundi émergeant en 2040 et développé en 2060.
Durant cet atelier, quatre thèmes ont été développés à savoir la gestion saine du bien public, l’autoévaluation et le principe de la responsabilité d’un leader, le prix à payer pour la réalisation d’une vision et les principes de base d’un leadership. Pour qu’un leader soit servant, il doit d’abord avoir la fierté de ce qu’il est et de ce qu’il dispose afin de bien préparer l’avenir.
Il doit avoir la prédisposition mentale d’être satisfait de ce qu’on est et de ce qu’on a et ainsi, accepter le changement à travers une éducation constituée par la formation et la transformation.
Il est évident que la prise d’une décision pour améliorer le monde et au service du prochain doit nécessairement occasionner des sacrifices. Son esprit doit alors être animé par cinq motivations à savoir ; adapter une mentalité de changement, se faufiler dans un chemin étroit haïs par beaucoup de gens, accepter de payer la rançon et prioriser les projets à long terme au bénéfice des générations futures.
Le ministre de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique a apprécié la formation dispensée et plaidé à ce qu’elle soit organisée au niveau de tout le ministère. En analysant son importance capitale, le constat est qu’elle soit faite au début du mandat pour aider les responsables à adopter ce leader responsable dès leur prise d’autorité.
Le ministre a par ailleurs précisé que pour le leader responsable, des exemples clairs ont prouvé la fin d’un mandat est le début d’un autre. Prévenir les causes pouvant perturber la tranquillité de la population, le leader responsable doit se préoccuper de ses doléances, en luttant contre les injustices dont la population fait face. Il a clôturé en interpellant les participants d’exercer leur autorité en toute loyauté et d’exécuter leurs missions dans l’intérêt du citoyen.
En concluant, le président du Sénat a apprécié la participation et les thèmes développés qui incitent au désir d’apprendre. L’objectif de l’atelier était de leur rappeler qu’avec la nouvelle loi sur délimitation territoriale qui prendra acte en 2025, beaucoup des autorités surtout élues se demandent de leur sort après les élections. La seule solution est de terminer en beauté. Une bonne fin d’un mandat marque le début d’une autre vie dans une autre responsabilité.
Signalons qu’il les a exhortés à se prévenir de la disgrâce et à être loyaux, le seul prix à payer pour réaliser la vision 2040-2060 et le rôle des responsables ont une importance indéniable.
Lt-Col Pol Rupfunyimpinga Dieudonné