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En date du 29 mai 2023, le ministre de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique ; le ministre de la justice ; le ministre des infrastructures, de l’équipement et logements sociaux ainsi que le secrétaire permanant au ministère de la défense et des anciens combattants ont conjointement effectué une descente à Cankuzo dans l’objectif d’écouter la population, recueillir ses doléances et y donner suite.
Dans son mot d’accueil, le gouverneur de province, Banyiyezako Boniface, a spécifié que la sécurité est bonne. Consciente que la paix et la sécurité sont la pierre angulaire du développement, l’administration a redynamisé les comités mixtes de sécurité humaine pour la préservation de la sécurité et la prévention de la criminalité, en témoigne un fusil saisi par la population sur un malfaiteur qui allait commettre un forfait.
La population vaque à ses activités quotidiennes de développement en toute tranquillité. Malgré les aléas climatiques qui ont touché certaines localités dans les communes Gisagara et Cankuzo, la récolte attendue pour cette saison culturale B est très prometteuse. Comme 4 des 5 communes de Cankuzo sont frontalières avec la République unie de la Tanzanie, l’administration a pris toutes les mesures qui s’imposent pour prévenir toute tentative de fraude de qui se pratique souvent pendant la nuit. Elle organise quotidiennement à l’endroit de la population des séances de sensibilisation l’interpellant à ne pas gaspiller cette récolte et à ne vendre leurs lopins de terre arable que sur autorisation préalable de l’administration afin d’éviter les conflits fonciers.
Parmi les grandes doléances soumises à l’administration provinciale figurent l’indemnisation des personnes qui avaient les terres dans l’espace occupée par le champ de tir, les jugements qui resurgissent en justice après plus de 30 ans, la lenteur dans la procédure judiciaire, les affaires qui étaient pendantes à la commission nationale terre et autres biens (CNTB) où qui n’ont pas été exécutées, la mal exécution de certains jugements, l’insuffisance du personnel dans les services sectoriels, le matériel et la prime des notables collinaires, la viabilisation de la ville de Cankuzo et le pavement de ses rues.
Le chef de la délégation, Niteretse Martin, ministre de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique, a rappelé aux cadres de collaborer et de travailler en synergie en mettent le citoyen au centre d’intérêt, d’être toujours auprès de la population en tenant des réunions jusqu’au niveau des collines pour écouter régulièrement les doléances, y donner suite et transmettre à la hiérarchie celles qui le requièrent. Dans le cadre de la bonne collaboration, le ministre a rappelé à l’administration qu’elle doit disponibiliser un moyen de déplacement des services sectoriels suivant la planification des descentes sur terrain qu’ils ont soumis.
Dans la province de Cankuzo s’observent des cas de fraude opérés par certains commerçants déjà identidfiés. Pour ce faire, enfin de préserver la récolte et prévenir toute tentative de fraude, la collecte et le transport des produits vivriers d’une province à une autre doit se faire sur autorisation préalable des gouverneurs concernés. Il a rappelé qu’en plus de la culture des marais, chaque famille doit cultiver et arroser les cultures sur un lopin de terre de 2 ares au moins durant cette saison culturale C
Le ministre a rappelé que les personnes doivent impérativement libérer les terres indemnisées. L’administration doit identifier les personnes qui n’ont pas été indemnisées pour les rétablir dans leurs droits. Il a annoncé qu’un centre de métiers pour les enfants en situation de la rue sera construit à Cankuzo. De plus, le ministère a initié un projet de donner des lapins à chaque famille et elles sont invitées à assurer leur entretien.
Niteretse Martin a recommandé à l’administration de lutte contre l’oisiveté des personnes qui s’observe à travers les ligalas, d’éradiquer la pratique des commissionnaires, de renforcer la quadrilogie et de cultiver tous les marais pour prévenir la famine, d’identifier les motos non immatriculées surtout de marque sanology à cendajuru, à Kigamba et à Gisagara.
Quant à Banyankimbona Domine, ministre de la justice, elle a spécifié que l’administratif ne doit jamais se considérer comme un dirigeant mais comme un leader qui est au service de la population. Pour ce, le changement de mentalité des responsables dans Reta Mvyeyi, Reta Nkozi est d’une nécessité indéniable dans la mise en œuvre de la vision de rendre le Burundi émergeant en 2040 et développé en 2060, ce qui requiert la contribution de tout en chacun.
Les magistrats et auxiliaires de la justice doivent y participer activement en adoptant le changement de mentalité et de comportement, en luttant contre la corruption et en exécutant les jugements rendus par les cours et tribunaux. Quoique les procédures judiciaires exigent des délais liés aux instances ou sont parfois entravées par la mauvaise foi des justiciables, le personnel de la justice doit prendre pour exemple le ministère en charge de l’intérieur où les dossiers sont traités dans un délai de 4 jours seulement et ainsi, user de tous les compétences pour vider les affaires pendantes devant les juridictions et de ne pas désorienter les justiciables en les référant aux autres autorités ou à la hiérarchie. Pour les justiciables qui refusent de comparaitre devant les juridictions, le juge doit se référer aux prescrits de la loi pour que les affaires suivent leur cours normal.
Le ministre de la justice a apprécié la mesure administrative de contrôler la vente des terrains car elle va réduire les contentieux devant les juridictions en prévenant les conflits fonciers liés à l’insouciance de certains parents qui vendent leurs terres en ignorant le futur de leurs enfants. Banyankimbona Domine a aussi signifié qu’elle est au courant de l’insuffisance en ressources humaines et matériels dans les juridictions ainsi que les difficultés éprouvées par les notables collinaires dans l’exécution de leurs missions. Pour ces derniers, la loi qui les régisse n’a pas déterminé les conditions matérielles et leur rémunération. Le gouvernement s’y penche pour trouver une solution durable.
Le ministre des infrastructures, de l’équipement et logements sociaux, Dukundane Dieudonné, a signalé que dans la prévision budgétaire 2023-2024, le gouvernement a planifié le pavage des rues de la ville. Comme le campus de l’université du Burundi à Cankuzo s’occupe du domaine des infrastructures, le ministère prévoit donner aux étudiants un stage de formation pour qu’ils exécutent l’aménagement et le plan de la ville de Cankuzo.
Aussi, dans le but de faciliter les opérateurs économiques à transporter leurs produits, les travaux de construction des routes Gisuru-Cendajuru et Cankuzo-Gahumo vont bon train et la mise à carrière de ces routes sont presque finie. De plus, la route Cankuzo-Cendajuru va être faite dans les brefs délais. Pour assurer l’entretien permanent de ces routes à travers les travaux communautaires, le ministre a promis de laisser une ou deux bennes par route pour boucher à temps les nids de poule.
Selon le secrétaire permanant au ministère de la défense et des anciens combattants, Gén Maj Nduwumunsi Audace, la sécurité aux frontières du pays est bonne. Les militaires envoyés en mission de maintien de la paix en Somalie et en Centrafrique exécutent professionnellement leur mission et sont bien coté, d’où une demande pour le Mali.
Il est aussi revenu sur la totale indemnisation des personnes ayant des terrains à Kigamba concernés par le champ de tir alors que pour celles de Cankuzo, une liste a été dressée et envoyée au ministère de la défense et des anciens combattants. Une commission va bientôt vérifier les données sur terrain. Il a rassuré les anciens combattants qu’une ordonnance les régissant est en cours d’analyse devant les instances habilitées.
Il a terminé en recommandant aux militaires œuvrant dans la province Cankuzo de collaborer avec l’administration et les autres acteurs de la sécurité, de lutter contre la fraude sur les frontières, d’éviter l’indiscipline comme l’ivresse publique et de préserver l’environnement en entretenant les arbres planté dans le projet « Ewe Burundi urambaye ».
Plus de 95% des doléances de la population se sont rapportées au domaine judiciaire comme la lenteur de la procédure devant les juridictions, la mal exécution des jugements rendus, les dossiers qui étaient encore pendantes devant le Commission Terre et autre biens avant sa fermeture ou les décisions qui n’étaient pas encore exécutées, les cas de conflit foncier, les cas de viol qui ne sont pas bien instruites, les dossiers portés devant le ministère qui n’ont pas encore reçu suite etc.
Ainsi, Banyankimbona Domine, ministre de la justice, a constaté que certaines doléances se rapportent aux dossiers encore pendantes devant les cours et tribunaux et a conseillé aux justiciables d’attendre d’abord l’issu de ces dossiers. Pour les dossiers portés au ministère, le ministre a amené les réponses y apportées. Elle a recommandé aux responsables des juridictions à assumer leurs responsabilités, de suivre de près leur personnel afin de lutter contre toute forme de corruption et de déceler les affaires entachées de problèmes pour les traiter avec justesse.
Le ministre de l’intérieur, du développement communautaire de de la sécurité publique a instruit à tout dirigeant de lutter contre la fraude, la corruption et toute sorte d’injustice. Il a terminé en recommandant aux responsables à tous les niveaux de mettre les citoyens au centre d’intérêt de toute action en écoutant leurs doléances, y donner suite et transmettre eux-mêmes à la hiérarchie celles qui requièrent une solution à un niveau supérieur.
Signalons que ces descentes ont été effectuées à Bururi, Bujumbura et vont se poursuivre dans d’autres provinces durant ce mois de juin.
Lt-Col Pol Rupfunyimpinga Dieudonné