Publié le dans la catégorie Actualités, Administration du territoire, Rapatriement des réfugiés, Social
En date du 20 juin 2023 de chaque année, le monde célèbre la Journée Mondiale du réfugié. C’est une journée où le monde entier honore le courage, la force et les contributions des millions de personnes dans le monde qui ont été forcées de fuir leur foyer, en raison de la violence, de la guerre ou de la persécution. C’est une journée pour se rappeler qu’avec l’aide des communautés accueillantes et des voisins, les gens peuvent reconstruire leur vie et leurs réseaux, et même prospérer.
La Journée mondiale du réfugié 2023, avec le thème : « De l’espoir loin de chez soi pour un monde où les réfugiés auront toujours leur place », met l’accent sur la recherche de solutions en faveur des réfugiés ainsi que sur l’importance de l’inclusion. Cela implique leur intégration dans les communautés d’accueil et dans les systèmes nationaux, ainsi que d’autres solutions.
Au Burundi, cette journée a été célébrée au camp de Nyankanda au niveau national dans les camps, à Bujumbura et à Rumonge. Le Burundi abrite actuellement 87303 réfugiés et demandeurs d’asile dans cinq camps et en milieu urbain, qui font partie de 35 millions de réfugiés dans le monde.
Le Gouverneur de Ruyigi, madame TABU Emmerencienne, dans son mot d’accueil, a souhaité la bienvenue aux invités qui sont venus les soutenir dans cette activité de ce jour dans sa province et dans cette commune de Butezi. Elle a remercié les organisateurs d’avoir choisi la province de Ruyigi pour abriter cette activité de célébration de la journée mondiale dédiée aux réfugiés.
Elle est revenue sur le thème du jour en disant qu’il nous démontre qu’être réfugié ne signifie pas perdre espoir mais qu’il faut plutôt garder espoir pour bien avancer dans la vie et dans le développement. A Ruyigi, il y a plus de 20000 réfugiés qui vivent dans les deux camps dont celui de Bwagiriza et celui de Nyankanda. Elle a salué les initiatives et l’esprit de cohabitation et de créativité pour certains réfugiés qui passent leur bon temps à travailler soit individuellement ou en coopérative et a encouragé également ceux qui entreprennent les activités génératrices des revenues diverses pour pouvoir survivre.
Elle a interpelé la population environnante de continuer de nouer de bonnes relations comme il en a déjà avec leurs frères et sœurs réfugiés et à se soutenir mutuellement.
Ensuite, le responsable des réfugiés Espoir BATACHOKA YUNUSI, lui aussi a remercié le Gouvernement du Burundi de les avoir acceptés pour vivre sur son sol et de les protéger sur tous les plans, les différents partenaires qui travaillent jour et nuit au bénéfice des réfugiés ainsi qu’à la population de les avoir accueillis avec un cœur ouvert et rempli d’amour car cela se manifeste par une cohabitation pacifique. Il a dit que cette journée est une occasion de favoriser une meilleure connaissance et une meilleure compréhension de l’histoire des conditions de vie des personnes réfugiées.
Il a revenu sur la situation des réfugiés au camp qu’elle est toujours préoccupante et les dirigeants sont appelés à mettre en place des mesures fortes pour que les réfugiés puissent avoir accès à une solution durable souvent considérée comme étant un processus à long terme consistant à diminuer progressivement les besoins spécifiques dus aux déplacements. Les réfugiés ont besoin de la paix pour envisager un retour chez eux, ils ont également besoin d’un élargissement de possibilité de réinstallation dans un nouveau pays ou d’opportunité pour épanouir dans les communautés au sein desquelles ils ont retrouvé refuge.
Il n’a pas oublié de signaler les défis rencontrés dans le camp dans presque tous les domaines notamment dans le domaine de la santé en parlant des médicaments insuffisants et manque de certains appareils de soin ; le domaine de l’éducation en parlant d’un effectif d’élèves très élevés dans chaque classe, de manque de milieux de recherches scientifiques aux élèves qu’aux enseignants et de l’absence de la cantine scolaire ainsi que la situation des enseignants qui n’est pas du tout bonne ; le domaine de l’agriculture et de l’élevage en parlant de manque des terres à cultiver ; le domaine de l’environnement ; le domaine de la distribution des vivres en parlant de l’insuffisance de la quantité des vivres ; bref pour tous ces défis cités ci-haut, il a demandé que la sécurité alimentaire et sanitaire des réfugiés au camp soit améliorée et que les personnes vivant avec handicap et des vulnérables soient formées sur l’autonomisation.
Il a eu par après un discours de la Représentante du HCR au Burundi Brigitte MUKANGA-ENO qui a d’abord elle aussi remercié les invités de ce jour qui étaient présents et en particulier le Représentant du Gouvernement du Burundi et les bailleurs dont l’Union Africaine pour le soutien inestimable qui contribue à l’action humanitaire que le HCR mène. Dans son discours, elle a saisi l’occasion pour se demander s’il fallait réellement célébrer la journée du réfugié ou s’il fallait passer du temps beaucoup plus sur la réflexion parce que nul ne souhaite être réfugié, qu’on est bien réfugié à cause des circonstances soit l’insécurité, soit la persécution et on est obligé de laisser tout derrière soi pour s’exiler. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui Nyankanda reçoit plus de 11000 personnes et qu’il y a d’autres réfugiés dans le pays au total autour de 88 et 90000 réfugiés dans le Burundi et parmi eux il y a cinq camps mais il y a 40000 qui vivent dans les zones urbaines notamment à Bujumbura, Rumonge et d’autres cités, cela grâce à l’hospitalité du Burundi.
Avec les autorités du Burundi, nous réfléchissons assez souvent sur comment nous pouvons améliorer les politiques pour répondre à certains des besoins des réfugiés. La 1ère politique c’est l’accueil en terme d’asile, lorsque les réfugiés sont arrivés, le Burundi n’a pas fermé ses portes, la politique de porte ouverte pour le Burundi est très appréciée et le HCR va continuer à l’accompagner dans la mise en œuvre de ces politiques, a-t-elle ajouté.
En ce qui est de la demande de l’amélioration de mode de vie des réfugiés se trouvant au camp, elle a promis qu’ils vont continuer de les aider comme ils le font déjà et que les réfugiés, en demandant des faveurs au dessus de ce qu’ils reçoivent, doivent savoir qu’il y a augmentation du nombre de réfugiés dans d’autres pays et qu’ils doivent les prendre en charge en tenant compte du même enveloppe en donnant des exemples de pays récemment éclatés comme la RDC, l’Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie, le Soudan et l’Ethiopie ce qui fait qu’ils sont obligés de réduire les quantités.
Madame la Représentante du HCR a terminé son discours en lançant un appel aux réfugiés vivant au camp d’essayer de créer des activités génératrices des revenus elle a promis que le HCR va continuer à les soutenir en collaboration avec RET qui est déjà en activité pour les aider dans leurs petits projets.
Dans son mot de circonstance, le Représentant du Ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique, Gen Bgde NIBONA Bonansize Célestion a d’abord remercié ceux qui étaient présents en ce jour, et puis il a continué son discours en revenant sur ladite journée qui met l’accent sur la recherche de solutions en faveur des réfugiés ainsi que sur l’importance de l’inclusion. Il a poursuivi en disant que le gouvernement du Burundi a accueilli, depuis longtemps, les réfugiés en provenance de pays voisins, dont la grande majorité est de nationalité congolaise, qui fuit l’insécurité dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Certains d’entre eux préfèrent aller vivre dans les camps de réfugiés se trouvant à l’intérieur du pays, dans les provinces de Muyinga, Ngozi, Ruyigi et Cankuzo, avec les cinq camps qui les hébergent, à savoir le camp de Musasa, Kinama, Gasogwe, Nyankanda, et Bwagiraza, d’autres restent des réfugiés urbains.
Nous avons également, jusqu’à présent, deux centres de transit qui se trouvent dans les provinces de Rumonge (à Makombe) et l’autre dans la pronvince Cibitoke (Centre de Transit Cishemere) dont l’entrée des demandeurs d’asiles est respectivement le littorale du Lac Tanganyika à Rumonge, à Makamba et la rivière Rusizi à Cibitoke. A part notre mission principale d’accueillir les demandeurs d’asile, donner l’asile et la protection pour des demandes avec motif bien fondé, beaucoup d’initiatives pouvant apporter plus d’espoir et offrir plus d’opportunités aux réfugiés se trouvant loin de chez eux ont été réalisées, pour que les familles des réfugiés se trouvent en paix dans la communauté qui les ont accueillis. Plusieurs réfugiés ont été sensibilisés et formés pour qu’ils puissent travailler afin de satisfaire les besoins primaires de leurs ménages.
Il a encouragé dans ce même sens, tous les réfugiés qui exercent des activités génératrices des revenus dans notre pays, car ils ont emboité le pas de notre Gouvernement et soutiennent le slogan de Son Excellence Monsieur le Président de la République du Burundi, Général Major Evariste NDAYISHIMIYE, qui stipule que chaque bouche doit avoir à manger et chaque poche doit avoir de l’argent. En milieu urbain, pas mal d’associations et coopératives des réfugiés ont déjà bénéficié d’un soutien émanant de différents partenaires et certains d’entre eux fonctionnent normalement malgré quelques difficultés internes qu’ils rencontrent. Nous affirmons qu’ils contribuent même au développement du pays.
Dans les camps des réfugiés, le PROJET DE DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE INTEGRE AU BURUNDI (PRODECI-TURIKUMWE) vient de produire très récemment un rapport d’une étude sur les opportunités économiques des réfugiés et la population hôte des collines adjacentes, ledit rapport montre différents projets que les réfugiés peuvent réaliser dans les camps et dans son entourage ainsi que des associations et coopératives qui ont déjà bénéficié un appui de nos différents partenaires dont certains sont en l’œuvres , d’autres sont tombées en faillites suite aux différents problèmes rencontrés. Un clin d’œil est lancé aux réfugiés qui ne fournissent pas d’efforts pour rentabiliser leurs activités et rendre pérenne leurs projets après avoir bénéficié le financement, a-t-il ajouté.
En même temps, la construction des infrastructures socio-économiques à travers le PRODECI Turikumwe sur un financement de la Banque Mondiale, va promouvoir l’inclusion des réfugiés dans le système éducatif burundais pour une harmonisation du système éducatif des réfugiés en milieu urbain et dans les camps. Pour la communauté hôte, elle contribuera également à la réintégration scolaire des élèves rapatriés. En plus, des infrastructures sanitaires construites par le PRODECI Turikumwe vont faciliter une harmonisation et intégration des réfugiés dans le système sanitaire burundais. Des sensibilisations à l’intégration des mutualités de la santé communautaire, comme solution durable dans les communautés sont aussi organisées.
Concernant les solutions durables à savoir « le rapatriement volontaire, la réinstallation et l’intégration », le Gouvernement du Burundi reste toujours à la disposition des réfugiés pour toute solution de leur choix ainsi que faciliter toutes procédures avec l’OIM pour des réfugiés dont leurs dossiers sont en procédures de réinstallation.
Il a adressé ses sincères remerciements aux partenaires, plus particulièrement à notre partenaire technique et financier HCR qui ne ménagent aucun effort pour soutenir les projets d’autofinancement initiés par les associations et coopératives des réfugiés dans notre pays mais aussi toutes les activités qui nous conduisent à satisfaire votre préoccupation. Il a invité tout autre partenaire qui, par conséquent peut contribuer, d’une manière ou d’une autre dans le secteur des réfugiés, à rejoindre les autres afin que nous puissions apporter des réponses appropriées aux situations extraordinaires que vivent les réfugiés au Burundi ‘TURIKUMWE TWESE BIRASHOBOKA’.
Signalons qu’à cette journée, les réfugiés font une exposition de quelques objets d’arts qu’ils fabriquent eux-mêmes ainsi que quelques vivres et à la fin des cérémonies, les invités les visitent et font des achats pour les encourager
Capt Pol Keza Didine